lundi 15 février 2010

Conviviale ou involontaire?

Si on croit le postulat que l'économie actuelle n'est pas soutenable à terme, on peut alors s'imaginer qu'un changement, volontaire ou non, s'imposera.

Et elle est là, la question : d'où viendra le changement?

Selon les uns, on doit attendre que les gouvernements prennent les choses en main et impose des lois environnementales et tout le tralala nécessaire pour sauver la planète, ainsi que le si-important-niveau-de-vie. Avant ça, on ne peut rien faire car les efforts personnels seront dilués par l'inaction de la masse.

Selon les autres, il peut être hyper stimulant sur le plan humain de déterminer notre propre façon de vivre afin de construire une révolution économique à partir de soi.

Gérald Fillion, économiste célèbre à Radio-Canada, présente ici M. Serge Mongeau qui explique les fondements de la Décroissance conviviale : http://bit.ly/d9VijJ.

Vous pouvez participer à ce débat de la semaine directement sur le site radio-canadien, et aussi consulter le lien suivant pour visiter le site du Mouvement pour une Décroissance conviviale : http://bit.ly/akJkP1

mercredi 20 janvier 2010

Complexité inconsciente

Tout comme le mouvement de la simplicité volontaire prend de l'ampleur, celui de la complexité inconsciente est en vogue!! Le gros hic dans ce mouvement, c'est qu'il est inconscient, qu'il a bel et bien un impact, et que quand on est inconscient de notre impact, c'est bien difficile de limiter les dégâts...

J'explique, en ne m'attardant qu'à une seule cause de cette complication : l'investissement personnel.

Dans notre ère consumériste, il est en vogue de viser l'atteinte d'un niveau de confort personnel disons... confortable. De cette manière on utilise notre objectivité pour se déterminer, très subjectivement bien sûr, un futur revenu de retraite qui nous permettra d'acheter ce dont on pense avoir besoin.

Ainsi, plusieurs d'entre nous sont appelés à appliquer la formule commerciale de la retraite que nous enseignent les conseillers financiers : décider de combien on veut dépenser plus tard, puis acheter le portefeuille (selon ses taux) qui permettra d'atteindre les rêves qu'on associe à notre liberation de l'emploi.

Jusque là, me semble que c'est simple, non?

Ben... Non! Effectivement :
  1. L'achat de nombreux produits d'investissement est rendue possible par une mécanique d'abord complexe. La crise financière des papiers commerciaux en est une preuve suffisante.
  2. Chaque achat de titre dans des produits de fond d'investissement implique une association par la propriété à un nombre élevé de compagnies qui ont généralement un impact dans un nombre élevé de pays.

Ainsi, combien réalisent que leur portefeuille, constitué de différents titres afin d'être bien équilibré, implique un lien avec des activités parfois illicites, d'autres fois polluantes ou mettant des vies en danger, dans potentiellement des dizaines de pays?

L'investisseur responsable, lui qui s'attarde à viser avoir le moins d'impact néfaste possible, est celui qui veut, par exemple, exercer lui-même son droit de vote aux assemblée des actionnaires (car chaque compagnie cotée en bourse consulte obligatoirement ses actionnaires pour diverses décisions). Alors, il doit comprendre une panoplie de règles de gouvernance de chacune de ses corporations, de leurs divers impacts sociaux et environnementaux afin de placer un X dans les bonnes cases de ses procurations (les proxies), elles-même rédigées dans des termes incompréhensibles.

On explique souvent le développement durable par ces trois mots - environnement social gouvernance - et on le résume par les trois lettres ESG. Toutefois, quiconque s'y attarde juste un peu comprend que chacun de ces enjeux peuvent faire l'objet de plusieurs heures d'études pour atteindre ne serait-ce qu'une compréhension permettant un vote pour une seule proposition à une seule assemblée d'actionnaires!

Et comme la propriété d'actions de compagnies dans divers pays est devenue si facile via les produits financiers en vogue, et que rares sont les propriétaires de ces titres qui s'affairent à voir et même à comprendre l'impact des directions des compagnies qu'ils possèdent en partie, on vit dans un monde de complexité inconsciente.

Solution pour diminuer cette complexité : investissement social et local. Oui, on nous promet moins de pourcent, sauf qu'on choisit nos courants!

mercredi 6 janvier 2010

Une co-élaboration pour Noël

Le sujet est chaud, surtout après la salvatrice fête éconoligieuse de Noël, les changements forcés sont à nos portes. Bien sûr, plusieurs croient qu'en sortie de crise économique, un achalandage des magasins sauve des vies, surtout lorsque la valeur de celles-ci réside dans une capacité de maintien des personnes dans leur caste consumériste.

Ce que ça veut dire? C'est que ceux qui trouvent odieux et alarmistes les journalistes du genre de Louis-Gilles Francoeur, qui visent un éveil des masses à changer nos us néfastes (bit.ly/7cvJ3q), semblent mus par le déni de leur aveuglement face à leur manque d'imagination à comprendre que le jeu est possible sans le jouet.

La planète est ronde et ça fait quand même, sur l'histoire de l'humanité, peu d'années qu'on se l'avoue. Ce qu'on en comprend quand même facilement, c'est que les ressources sont limitées, et je laisse au lecteur imaginer ce que ça veut dire.

Ce qui importe surtout, une fois qu'on est allumé sur le comment les mines sont les extractrices des ressources et non les productrices ou les créatrices, c'est qu'il est aussi abject de mépriser la vie d'enfants qui produisent, au loin, les jouets qu'on offre aux nôtres. Peut-on vraiment croire que leur emploi, c'est une exploitation qui vise à leur offrir, éventuellement, notre niveau de vie? Est-ce qu'un enfant du Bangladesh mérite aussi que l'essentiel de son temps soit passé à apprendre et jouer? Sans doute.

Et pour répondre au gens qui demandent à tout prix qu'on pense pour eux, bien la solution aux Noëls néfastes se trouve avant tout dans une compréhension fondamentale. Oui, comprendre fait partie de la solution, je dirais même que c'est dans la solution à beaucoup de problèmes à résoudre!

Ce qui est à comprendre ici, c'est que la notion de jeu est différente de celle de jouet. Le jeu ne vient pas avec le jouet! Le jeu, avec ou sans accessoires, est une occasion pour le joueur tant enfant qu'adulte, de mobiliser ses ressources créatives dans un moment unique et ludique, vécu seul ou partagé. Et bien que certaines activités de jeu telles les sports, les jeux de société ou vidéos nécessitent équipement ou jouet, le plus beau cadeau à offrir à un enfant est celui du partage du moment de jeu, celui qui est unique et qui lui fait découvrir que toutes les règles et tous jeux du monde ont été inventés par des humains, et que lorsque c'est accompli dans le respect d'autrui, la joie et l'autonomie grandissent en apprenant notre pouvoir à inventer nos propres règles et repousser nos propres limites. Co-élaborer un jeu, ou une façon de jouer à un jeu, a une réelle valeur. Mettez-en dans vos prochains bas de Noël...